Interview de Thörsten sur la chute du mur de Berlin

Le jeudi 06 novembre, nous avons eu la chance d’accueillir dans la classe Thörsten qui pendant plus d’une heure, nous a parlé de la chute du mur de Berlin. Il fut l’un des témoins du 09 novembre 1989. En effet, né à Berlin-Est, il a participé à cet événement historique et à ce bouleversement dans l’histoire de l’Allemagne mais aussi de l’Europe pendant la guerre froide.
Un grand moment partagé entre Thörsten et les élèves, qui ont pu par ses récits entrer dans l’intimité de cet événement.

Pendant cette intervention, nous avons pu poser des questions à Thörsten. Nous en avons fait une véritable interview comme les journalistes.
Petite explication, les phrases en italique sont des précisions aux réponses écrites par les élèves.

Adrien et Zuzanna : Etiez-vous de l’Allemagne de l’est ou de l’Ouest ?
Thörsten : Je suis de l’Allemagne de l’Est mais ma grand-mère vivait en Allemagne de l’Ouest.
Je suis né à Berlin-Est, mais la moitié de ma famille, dont ma grand-mère, mes oncles et tantes, vivait à Berlin-Ouest. Ils étaient à seulement huit kilomètres de nous, séparés par le mur.

Julie : Etiez-vous né quand le mur de Berlin a été construit ?
Thörsten : Je n’étais pas né seulement 8 ans après.

Sana et Amina : Qu’est-ce qui c’est passé pour qu’il y ait un mur à Berlin ?
Thörsten : Pendant la guerre froide il s’est formé un mur pour garder les gens à distance.
Il est le résultat de la Guerre Froide, liée à une rupture entre deux blocs qui se sont constitués dans le monde après la Seconde Guerre mondiale : d’un côté, il y avait les pays de l’Ouest ; de l’autre, ceux de l’Est. La ville de Berlin a aussitôt été divisée en quatre secteurs : français, britannique, américain et soviétique. Chaque secteur appartenait à un pays allié ayant participé à la libération du pays contre l’Allemagne nazie.

Adam : Pouvait-’on sortir de l’Est ,aller dans un pays et revenir à l’Ouest ?
Thörsten : Les gens pouvaient passer avec un permis spécial comme les sportifs quand ils jouaient un match .
Il fallait obtenir un permis spécial. Les sportifs ou les artistes, par exemple, pouvaient en bénéficier plus facilement, ainsi que les personnes ayant plus de soixante-cinq ans.

Ethan et Salambek : Avez-vous été éloigné de votre famille ?
Thörsten : Oui, j’ai été éloigné de ma grand-mère.

Prescillia et Inès : Aviez-vous de la famille de l’autre côté du mur ?
Thörsten : Oui, j’avais ma mère et mes demi-frères mais ma grand-mère était de l’autre côté du mur.

Eliott : Avez-vous vu votre famille quand le mur a été construit ?
Thörsten : Je n’ai pas vu ma grand-mère de 1969 à 1990.
La première fois que j’ai vu ma grand-mère, c’était en 1990, mais nous étions tout de même en contact téléphonique durant toute la période de l’existence du Mur.

Pierre- Marie : Pouviez-vous envoyer des lettres à Allemagne de l’Est ou de l’Ouest ?
Thörsten : Oui, j’en ai envoyé beaucoup quand j’avais 11 ans. J’envoyais des lettres à ma famille et à ma grand-mère en Allemagne de l’Ouest.
Oui, j’en envoyais régulièrement à ma famille. C’était le cas de tous les jeunes de mon âge, qui avaient des membres de leur famille là-bas. A onze ans, j’ai même envoyé une lettre à un jeune garçon français de mon âge. C’était dans le cadre d’un échange en faveur de l’amitié franco-allemande.

Inès-Marcelline : Pouviez-vous aller dans un autre pays quand il y avait le mur ?
Thörsten : Oui, je suis allé dans plusieurs pays mais avec un permis spécial et je n’avais pas le droit d’aller à l’Ouest.
Bien sûr, j’ai même beaucoup voyagé dans les pays de l’Est, tels que la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Hongrie, l’URSS... Mais je n’avais jamais obtenu un permis spécial pour aller à l’Ouest.

Rayan : Pourquoi n’aviez-vous pas le droit de taguer le mur ?
Thörsten : Je n’avais pas le droit de taguer sinon je partais en prison. Par contre, à l’ouest, ils avaient le droit de taguer pour montrer la résistance. C’est pour cela qu’il y a qu’un côté du mur qui a des tags.

Martim et Térence : Combien de mètres mesurait le mur de Berlin ?
Thörsten : Le mur de Berlin mesurait 140 km de longueur et 3.60 m de hauteur.

Balqis et Simao : Avez-vous escaladé le mur de Berlin ?
Thörsten : Oui, je l’ai escaladé deux jours après la chute du Mur.

Loïcia : Etes-vous monté sur le mur de Berlin pour casser le mur pour casser des morceaux ?
Thörsten : Oui, j’ai pris un marteau. Je suis monté et j’ai cassé des morceaux du mur.
J’ai voulu, comme tout le monde, en récupérer un morceau. Aussi, avec mes amis, nous y sommes allés, munis d’un marteau. C’était pour en garder un souvenir.

Swann : Comment avez-vous vécu la chute du mur ?
Thörsten : Au début quand j’ai entendu que le mur était tombé, je voulais y aller mais je me suis dit qu je n’avais pas assez d’argent. Après je me suis dit "quoi ! Le mur est ouvert" et j’y suis parti.

Louna : Quel âge aviez-vous lors de la chute du mur de Berlin ?
Thörsten : J’avais 20 ans lors de la chute du mur.

Emma et Houcine : Avez-vous ramassé des morceaux du mur ?
Thörsten : Oui, j’en ai ramassé et j’en ai distribué à mes amis dans toute l’Europe.

Loïse : Etiez-vous heureux quand le mur a été détruit ?
Thörsten : Je me suis dit "que faire", après j’ai été soulagé de pouvoir retrouver ma famille

Juliette : Quels réactions avez - vous eu quand le mur a été détruit ?
Thörsten : J’étais soulagé, inquiet et après j’ai voulu voyager.

Un grand merci à Thörsten pour nous avoir fait partager un moment de l’Histoire.